Elfe des neiges
(sous-race rare)
Les elfes des neiges sont une variété d’elfes adaptée à la vie dans les climats arctiques. Ils ont pour trait remarquable d’être les plus grands des elfes en taille, dominant même les humains. Décrits comme de couleur pâle en termes de peau, d’yeux et de cheveux, ils favorisent les vêtements blancs et les bijoux en os ou en cristal. Ils commercent avec les races utilisant les métaux du Frostfell (le plan para-élémentaire de la glace), ne les prélevant ni ne les forgeant eux-mêmes.
On dépeint souvent les elfes des neiges comme neutres avec des tendances insupportablement arrogantes. À l’exception de certains peuples exilés de leur connaissance, issus d’autres mondes qu’ils tolèrent et avec lesquels ils se lient parfois d’amitié, les elfes des neiges n’aiment aucune autre race que la leur, et ils font tout leur possible pour le faire savoir à la moindre occasion. Les drows en particulier incitent une sorte de folie chez eux, et seul un hasard extraordinaire empêchera un elfe des neiges d’attaquer un drow ou l’allié notoire d’un drow à vue.
Les elfes blancs
À l’origine, ils étaient Elfes blancs, l’un des groupes issus de l’Arvandor échoués sur le plan matériel suite au conflit entre Corellon et Lolth. Lorsque sur le plan matériel les elfes sombres déclarèrent la guerre aux autres elfes, les Elfes blancs ont cru pouvoir négocier la paix au lieu de se ranger du côté d’une des deux factions, estimant que la rédemption pouvait encore réparer la couronne et guérir les relations brisées, ce qui ramènerait la paix et le retour sur Arvandor. Ignorés et ridiculisés pour une telle neutralité naïve, les elfes blancs se sont retirés du conflit en grande difficulté, s’isolant dans l’extrême nord, encore épargné à l’époque des bêtes sauvages d’aujourd’hui et de l’avancée de l’Anauroch.
Tandis que les derniers stades de la guerre civile se déroulaient, les elfes blancs étaient, dû à leur attitude de neutralité, largement ignorants de la tournure des événements (du moins l’ont-ils prétendu). Corellon avait punis les elfes sombres pour s’en être pris à leurs frères d’une terrible malédiction, suite à laquelle la lumière du soleil leur brûlait les yeux. Brisés, vaincus et dispersés, ils ont fui vers le nord, où ils ont trouvé leurs parents elfes des neiges. Arguant alors de l’injustice, profitant de la méconnaissance des événements de leurs cousins (mais l’on dit aussi que ces derniers y trouvèrent quelque profit), ils ont réussi à les convaincre de leur venir en aide sans froisser leur désir de paix. Ces derniers s’accomplirent en leur montrant les entrées qu’ils avaient découvertes dans leurs montagnes glacées qui les mèneraient à travers de vastes réseaux souterrains profonds vers l’Ombreterre, tout en promettant qu’ils useraient de leur influence pour apaiser auprès de leurs proches la virulence de leur malédiction le temps de leur abri. Mais ayant perdu leur crédibilité aux yeux des autres elfes, dont ils avaient sauvé les ennemis sur le point d’être vaincus après tant de sacrifices, ils étaient condamnés à échouer. De générations en générations leurs vœux se sont changé en une colère stoïque vis à vis des drows et en grand dégoût à l’égard de tous les autres elfes, et n’a fait que solidifier leurs désirs de rester isolés de ces comportements arrogants. Ils ont alors dédoublé leur détermination dans la voie retirée du monde qu’ils avaient choisie pour eux-mêmes. Les âges passèrent, mais cette colère leur resta, tandis que leur étrangeté et leur marginalité ne fit que croître. Ils finirent par ne plus être connus que sous le nom de Sig’tel’Quessir, ou les elfes de neige, de glace ou de givre du nord.
Isolationnisme
Depuis le temps de leur « trahison », les elfes des neiges se sont développés de plus en plus à la dérive des contacts extérieurs. Ils sont restés uniquement concentrés sur une existence harmonieuse avec le monde sauvage, faite de survie et de prouesses martiales. Ils ont renforcé les liens innés de leur race avec la nature, lentement remodelés à l’environnement glacé du grand nord, profitant des cadeaux que leur accordaient encore les pouvoirs qu’ils respectaient et vénéraient depuis toujours.
Les quelques querelles rapportées entre les humains et les elfes des neiges sont devenues notoires. Les elfes des neiges étant toujours plus grands et plus hautains que les autres elfes – ou même les humains – ils ont cherché une fois à dominer ou à détruire ceux de ces derniers qui étaient entrés dans leurs vallées et demeures de montagne, gagnant à jamais la haine de la race la plus nombreuse. Les relations avec d’autres races, telles que les urldras (des fées nordiques) ou les branches arctiques des gnomes, des nains et des halfelins, ne sont pas claires, mais elles partagent probablement une inimitié mutuelle. Presque tout être doté de parole s’accordera à dire que les elfes des neiges ont quelque chose d’inquiétant et de dangereux en eux.
Clans elfes des neiges
La société des elfes des neiges s’articule autour d’unités familiales ou de clans étroitement liés, très isolationnistes, consistant généralement en une quinzaine ou une vingtaine d’individus. Un clan elfe des neiges est extrêmement territorial, réagissant à la présence d’intrus avec une grande hostilité. Leurs domaines sont criblés de pièges pour punir les intrus et ils n’hésitent pas à recourir à la violence pour expulser les envahisseurs présumés.
On y trouve de petits villages composés de 2 à 10 huttes en forme de dôme, entrelacées d’arbres, recouvertes de fourrures et de peaux et souvent recouvertes à l’extérieur de neige compactée. Le village se trouve généralement près du centre du territoire du clan, qui lui s’étend sur une soixantaine de kilomètres carrés.
Quand une communauté dépasse la trentaine de membres, elle subit une ramification, où deux groupes familiaux ou plus rassemblent leurs biens au début du printemps et partent à la recherche d’un nouveau territoire. Cela empêche la surpopulation et la famine qui s’en suit dans un environnement accidenté qui n’offre pas de récoltes suffisamment abondantes aux grandes communautés. Aujourd’hui, à l’heure où ce peuple semble sur son déclin, de telles ramifications constituent un événement rare.
La plupart des clans ont une organisation sociale genrée, les mâles étant des combattants et les femelles des lanceurs de sorts. Un clan important est dirigé par une trinité : “Le Père” (un rôdeur), “La Mère” (une élémentaliste) et “Le prêtre” ou “la prêtresse” (un druide ou une druidesse). Ils sont amateurs de bêtes sauvages : 90% des clans seront occupés par des meutes de renards blancs – un analogue vulpin du loup arctique – tandis que les 10% restants formeront à la place des ours polaires.
Les elfes des neiges n’ont aucune capacité à travailler le métal – ce qui n’est pas surprenant car ils utilisent le feu mais ne l’aiment pas – et dédaignent les armures métalliques, y compris le cuir clouté et même la cotte de maille elfique. Ils préfèrent porter du cuir simple, des peaux ou leurs propres tenues spéciales – étant réputés pour leur capacité à fabriquer un type d’armure solide et beau à partir de peau de dragon blanc. Leur musique s’articule autour d’un seul instrument spécial, utilisé en ensembles harmoniques d’une grande beauté, appelé le Keh-rahz (vulgarisé en Kéras), une sorte de grande trompe très similaire au Cor des alpes de notre monde. Ces kéras mesurent de 1,20 mètre à un peu moins de 6 mètres et sont généralement en bois (bien que les meilleurs soient construits à partir de la défense d’un mammouth laineux), avec des embouchures en os. Dans leur environnement natal, les clans elfes des neiges utilisent souvent des kéras pour communiquer sur de grandes distances, ayant développé un code complexe pour la signalisation. Certains des plus grands de ces instruments se trouvent dans les sanctuaires et ne sonnent qu’en période de grande nécessité ou de grande fête. Les bardes utilisent les versions plus petites des kéras pour jouer des ballades tristes et puissantes aussi majestueuses et mélancoliques que la montagne elle-même.
Les clans elfes des neiges, bien que pas du tout interdépendants, n’hésiteront pas à s’entraider pour repousser les envahisseurs ou attaquer les colonies de haute altitude. Ils se réunissent souvent au printemps et à l’automne pour diverses fêtes et célébrations religieuses. Un elfe des neiges ne laissera jamais repartir un autre de son espèce les mains vides, bien que la fierté qui est la leur est de n’admettre que rarement le besoin de l’assistance d’un autre.
Religion
La religion des elfes des neiges se concentre autour de leurs sanctuaires druidiques isolés. Ces lieux saints, nichés dans les recoins les plus sauvages et les plus reculés des montagnes, abritent des druides elfes d’un grand, voire d’un immense pouvoir. Les sanctuaires eux-mêmes seraient des lieux de grande puissance. On dit qu’il acquièrent celle-ci en étant situés dans des zones de “faiblesse élémentaire” – un nom trompeur, car ces lieux de culte sont centrés sur des fissures entre le plan matériel primaire et un ou plusieurs des divers plans élémentaires et paraélémentaires, en particulier ceux de la Terre, de l’Air et de la Glace. Les druides elfes des sanctuaires, en vivant comme ils l’ont fait si près des éléments au cours des âges, ont développé des pouvoirs accrus pour invoquer et contrôler les élémentaires et les para-élémentaires tout près de leurs sanctuaires ou de leurs lieux de résidence. Malgré la familiarité des elfes avec le feu, cet élément reste désagréable et encore davantage pour les membres les plus éminents de leur société.
Les sanctuaires sont considérés par tous les elfes des neiges comme des zones sacrées et seront défendus de manière particulièrement agressive. Le plus souvent, ils sont dédiés à Tarsellis Meunniduin, bien que certains honoreraient d’autres dieux. Il a été rapporté l’existence de villes elfiques d’une beauté comparable à celles des hauts-elfes au beau milieu des neiges ; mais il s’agit en fait des structures bâties autour de leurs sanctuaires de générations en générations, habitées par les druides et destinés à l’accueil lors des réunions extraordinaires des chefs de ce peuple.
Tarsellis Meunniduin est la principale divinité des elfes des neiges. En fait, ils expliquent certaines de leurs différences d’avec leurs parents en raison de leur descendance directe d’avec elle (telle est la hauteur que l’elfe des neiges alimente dans sa conception de lui-même). Alors que la plupart des érudits des traditions elfiques restent plutôt sceptiques sur ce point, Tarsellis ne semble pas mécontent du culte dévoué de ses « enfants », dont il entretient les étranges et inquiétants pouvoirs.
Traits
En tant qu’Elfe des neiges, vous êtes doté des traits suivants :
Ajustement de caractéristique. Votre valeur de Constitution augmente de 1.
Taille. Vous mesurez entre 1m90 et 2m30, pesant de 70 à 100 kilos. Votre taille est moyenne (M).
Taille de base : 1,85 m. Modificateur de taille (cm) : +2d8 x 2,50.
Poids de base : 70 kg. Modificateur de poids (kg) : x1d4 / 2.
Alignement. Du fait de leur isolationnisme et de leur passé, les elfes des neiges sont le plus souvent Neutres, ce qui n’exclut pas que d’autres alignement puissent exister parmi eux.
Affinité avec le froid. Vous êtes naturellement acclimaté au froid, comme le détaille la page 109 du Dungeon Master’s Guide.
Arpenteur des glaces. Vous ne considérez pas une surface gelée, couverte de neige ou de glace, comme un terrain difficile.
Si vous devenez un rôdeur et que vous faites l’acquisition de l’aptitude d’Explorateur-né, à condition d’avoir pour terrain de prédilection le terrain arctique, ou si vous êtes un clerc de l’Hiver, vous remplacez Arpenteur des glaces par l’avantage aux tests d’Intelligence et de Sagesse directement liés aux terrains arctiques.
Vision des neiges. En raison de la constante exposition des yeux des membres de votre race à la lumière aveuglante du soleil sur la neige, vous avez l’avantage aux jets de sauvegarde destinés à lutter contre l’aveuglement si celui-ci est provoqué par un sort ou un effet magique ou naturel, basé sur la lumière.
Armes culturelles. Vous maîtrisez le filet, l’épée courte, la lance et le pic de guerre, ainsi que l’arc court et la fronde.
Langue de la Toundra. Vous avez appris la langue tacite des signes des elfes des neiges. Certaines conditions météorologiques empêchent de pouvoir parler clairement ou d’être entendu, ou bien imposent un silence absolument nécessaire : les chasseurs ont développé une communication par les gestes et langage corporel. Vous avez besoin d’au moins une main libre pour communiquer dans la langue de la toundra. Ce langage est simple et ne transmet que des informations de base, mais il est élégant et efficace.
Chez les elfes des neiges, ce langage corporel est presque plus fondamental que l’elfique lui-même. La communauté toute entière l’utilise en effet pour s’adresser aux bébés dès leur premier âge. Les nourrissons élevés chez eux peuvent communiquer des besoins simples avec ces signes, comme la faim, la fatigue, la peur ou la soif, ou encore le manque d’un objet ou d’un être précis, bien avant de pouvoir parler. Cela a quelque chose de miraculeux pour les membres d’une autre race que de voir ces bébés communiquer comme des personnes, mais aussi l’aisance qu’il permet aux individus les plus âgés et aux handicapés. Il n’est presque jamais enseigné aux étrangers, mais peut pourtant être appris si l’on veut bien en prendre le temps.
Règle maison de Snorcraff, développée à partir de sources officielles de la deuxième édition.