L'Homme-Ours

(race rare)

“Père ? Ne puis-je pas jouer un plus longtemps?” aboya Teemi, son petit corps recouvert de fourrure bondissant toujours plus loin sur le mince tronc jeté dans la rivière.

“Prudence, mon fils” grogna son père, tandis qu’une large ombre surgissait au delà de la rive, provoquant l’affolement des petites créatures des bords de l’eau. Il posa une large quoique douce paume sur l’épaule de son fils, qu’il descendit en le retenant d’avantage. “Il y a des dangers dans l’eau quand le ciel se remplit d’étoiles.”

Teemi avait l’air profondément dépité, comme seulement les enfants-ours peuvent l’être. “Mais père !”

“C’est l’heure de dormir”. Teemi gémit doucement comme son père le soulevait de terre, pour l’emporter sur le chemin du retour entre les arbres sombres et les fougères bruissantes. “Tu étais beaucoup trop jeune pour te rappeler le moment où ta mère rencontra son destin. Je ne ferai pas la même erreur une fois de plus.”

Sombres, puissants et opiniâtres, les hommes-ours forment une race de fiers guerriers tribaux. Le sang de leurs ancêtres animaux contenait déjà l’aptitude de se mettre debout : ils ont fini par la systématiser. Ils vivent au sein de petites tribus ou clans d’une douzaine de membre dans de profondes forêts, dans des cavernes des terres sauvage, ou sur la banquise arctique, où ils chassent leurs proies avec une férocité bestiale. Leur sens aiguisé de la tactique, et l’usage d’armes manufacturées leur confèrent un avantage sur leurs ancêtres restés quadrupèdes. Rares dans la plupart des régions du monde, ce sont des adversaires redoutables, particulièrement craints lorsqu’ils se font connaître au monde des hommes.

Une nature farouche et protectrice

Les hommes-ours héritent directement des instincts sauvages de leurs ancêtres, et n’hésitent jamais à combattre pour protéger leur clan, leur famille, ou même leur demeure. Ils sont furieusement casaniers, et leur sang s’embrase facilement, au point qu’il est rare que l’un d’eux quitte ses terres sans une excellente raison de le faire, et encore, toujours à regret, tant il est rare que cela se passe bien. Puissants et protecteurs, ils ont tendance à se montrer soupçonneux vis à vis des étrangers, mais font des alliés d’une loyauté rare lorsqu’ils sentent qu’une cause est juste, même s’ils ne se sentent guère à l’aise au sein d’une armée, ou à servir les intérêts d’un royaume ou d’une organisation, à cause d’un désintérêt profond pour la politique.

Aussi forts de cœur que de corps, les homme-ours ont de puissants instincts parentaux. Dans leurs familles, on attend des deux parents qu’ils s’occupent également de leurs enfants (parfois appelés “lionceaux” ou “petits fauves”, ce qui équivaut au mot “gosse” dans notre langue) aussi bien qu’ils le peuvent.

GRIZZUS, DIEU DES OURS

Les homme-ours, quoique sauvages et parfois éminemment violents, ont un code de l’honneur assez strict, qu’ils disent avoir reçu de leur protecteur, le Dieu Grizzus, alors même que faisaient rages les combats entre les tribus et entre les individus. Le code de Grizzus impose à toutes les parties qu’un combat, lorsqu’il implique les hommes-ours eux mêmes, soit mené de manière juste. Il interdit notamment les embuscades et les armes dans ce cas précis, car elles sont toutes deux preuves de déloyauté et de buts vicieux. S’il ne reste plus que la violence, les hommes-ours doivent régler leurs différents selon le code de leur dieu protecteur, sous peine d’être bannis définitivement de leur communauté, ou de leur peuple en général, et de se voir forcés à une vie de solitude.

Des origines incertaines

Bien que les homme-ours semblent occuper le monde depuis des générations, ils sont en si petits nombres que pour beaucoup, ils ne relèvent que de la légende. Leurs origines elles-mêmes sont entourés de mystères. La plupart des sages qui se sont penchés sur la question – et peu nombreux sont-ils – s’accordent à penser qu’ils sont issus de quelque magie druidique, ou de quelque secret de l’Ancienne religion qui permettait de se croiser avec un ours. Certains racontent même une histoire édifiante : les hommes-ours n’auraient alors pas obéit aux principes qu’ils s’étaient fixés en accomplissant leur rituel, auraient brisés leur cercle, avant de disparaître au plus profond des bois. D’aucuns prétendent que les druides en question étaient corrompus, et que le rituel avait tout d’une noire magie, mais c’est contesté, même si une ombre pèse tout de même sur les débuts de leur histoire.

D’autres théories existent, comme celles de fées sauvages échappées sur le plan matériel après une guerre fratricide, ou bien d’un pacte, fait par une armée toute entière de guerriers d’antan, avec une puissance mystérieuse et peu recommandable de la nature, destiné à leur procurer la force et la résistance qui leur permettrait de vaincre leurs ennemis. Quelques-uns des hommes-ours, parmi les plus sages, pensent qu’ils sont issu d’un peuple immémorial, mais que la faiblesse de ses capacités reproductives, et l’essor de la civilisation, a chassé de ses terres et de ses cavernes.

Les liens du sang

Un clan typique d’hommes-ours est généralement dirigé par le plus fort des mâles ainsi que par ses compagnes. Beaucoup de la génération suivante sont ses enfants, et le soin que tous apportent à élever ces enfants font de leur société quelque chose de très semblable à la structure familiale traditionnelle. Les jeunes qui rêvent de s’élever au rang de chef de clan doivent provoquer en combat honorable leur chef – ou leur père – pour gagner sa place, mais la plupart font montre d’un tel respect que bien souvent, derrière ce qui ressemble à une provocation, se joue la volonté du patriarche lui-même – ou , lorsqu’il se montre indigne, de ses femmes. Il arrive alors qu’un jeune épouse sa belle mère en accédant au rang de chef de clan. Ces coutumes peuvent paraître bizarre, mais il faut se souvenir que les hommes-ours ont un taux de fécondité très faible.

Les clans ont chacun un nom, souvent dur et intimidant, tel que “Première dent”, “Écorchure rageuse”, ou “rugissement sanglant”. Ils usent de symboles simples, pour marquer leur territoire à coup de griffe sur les écorces des arbres ou à même la pierre. Les voyageurs chevronnés qui connaissent leur légende savent comment appréhender ces signes, et éviter de traverser le territoire de ces dangereux casaniers.

Bien que les clans diffèrent considérablement sur leurs manière de pratiquer le culte, tous respectent le code et partagent les mêmes règles d’organisation sociale. Les tribus et familles hommes-ours sont souvent en conflit, mais des concepts comme la politique, la richesse ou les intrigues de pouvoir leur sont parfaitement étrangers.

Tradition et honneur

Les hommes-ours ne sont pas très religieux, en tout cas pas comme l’entendent les races civilisés du monde. Bien que tous aie la foi en Grizzus, leur divinité ourse protectrice, ils ne s’intéressent pas au culte ou à en répandre la bonne parole, et peuvent se montrer frustre quand il s’agit de parler de leur dieu. Cependant, Grizzus visite parfois en songe les shamans ou les guerriers les plus puissant des tribus, particulièrement lorsque un événement grave se profile dans l’avenir proche, et une certaine capacité à anticiper les guerres ou les catastrophes naturelles pourrait bien attester leurs dires. Il n’est pas rare qu’un membre d’une tribu soit rencontré en train d’accomplir une tâche particulière en rapport avec une vision.

Il n’en va pas de même pour les bannis. Le plus souvent, un homme-ours qui a été mis au ban de sa tribu a derrière lui une trahison du code de Grizzus, un acte vil pour lequel il a été banni. Mais, interrogés sur le sujet, la plupart ne l’avouent pas. Ils préfèrent simplement éluder la question de quelque grognement inquiétant, ou en renforçant encore leur nature farouche et imprévisible. Lorsqu’ils sentent que se retrancher derrière un mur opaque ne suffit pas pour faire taire les questions, ils n’osent jamais mentir en se prétendant en quête pour Grizzus. Mais ils préféreront bien souvent raconter une histoire de famille perdue, massacrée par une autre tribu ou par les hommes ou les elfes, de feux de forêt, ou même de perdition après une trop longue chasse.

Noms hommes-ours

Leurs noms, qui sont dérivés de leurs origines ursines, comptent nombre de grognements sourds et de voyelles gutturales. Les enfants ont généralement un nom évoquant celui d’un petit animal de compagnie, souvent connoté d’une attitude affectueuse et amusée de la tribu toute entière à leur égard. Cependant, il est malavisé d’user de ce nom à leur encontre si vous ne faites pas partie de leur tribu : vous déclencheriez promptement la colère des adultes.

Noms d’enfants : Bibendum, Bouboule, Lionceau, P’ti lynx, Oreilles-Plates, Flocon, Frisson, Piquants, Gratouille, Nez-rugueux, Grifouille, Fourre-miel, Miteux, Gaucher, Quenotte, P’tite fureur, etc.

Noms masculins : Argus, Brutin, Dale, Duggar, Gorf, Kidas, Mars, Orwin, Pantg, Slark, Tusk, Bjorn, Zalk

Noms féminins : Alici, Brin, Connie, Flore, Mazie, Namina, Varène, Vixen, Tribbi, Saulie

Noms de clans : Lerugissement sanglant, La maîtrise de la coupure, Les brûleurs de cendre, L’aboiement final, La première dent, Le balayage furieux, L’écorchure rageuse, La patte fière, la griffe aiguisée, la cache rude, Le surgissement bestial, le grognement sauvage, la fourrure jaune.

Traits

Votre personnage doit un certain nombre de ses particularités à son héritage ursidé.

Age. Les hommes-ours atteignent l’adolescence au même âge que les humains, mais vieillissent ensuite plus rapidement, et ne dépassent que rarement les 60 ans.

Langues parlées. Vous parlez le Commun et l’Ursin. L’ursin est un langage primitif fait de grognements et de cris plaintifs ou menaçants, capable de transmettre des détails en très peu de syllabes, en jouant sur les intonations et les variations subtiles de registre. Si vous parlez ursin au cours d’un combat, vous pouvez transmettre dans le même temps 3 fois plus d’information à qui peut le comprendre que si vous usiez d’un autre langage.

Vous ne savez ni lire ni écrire, sauf dans le cas où un historique particulier vous permettrait d’expliquer cet apprentissage. Cependant, l’Ursin utilise une série de marques particulières, qui correspondent à des indications simples que vous pouvez griffer dans l’écorce d’un arbre.

Nez fin. Vous êtes avantagé aux tests de Sagesse qui impliquent le recours à l’odorat.

Instinct animal. Vous maîtrisez la compétence Survie.

Griffes. Vos attaques à mains nues causent 1d4 (1d2 pour les koalas, cf sous-races ci-dessous) points de dommage tranchants, plus votre modificateur de Force (en lieu et place des dommages habituels d’une attaque à main nue).

Créature de l’instinct. Les hommes-ours qui suivent la classe de Barbare appliquent les points de règle suivants :

Réduction de caractéristique. Votre intelligence décroît de 1 en tant que trait racial.
Rage régressive. Quand vous êtes en rage, vous êtes incapable de parler une autre langue que l’Ursin.
Ours furieux. Quand vous êtes en rage et ne portez aucune armure, les dégâts de vos attaques de griffe sont portés à 1d8 (1d6 pour les ours noirs, et 1d4 pour les koalas) + votre modificateur de Force. Dans cette configuration, vos griffes sont considérées comme des armes légères, et vous pouvez donc consacrer une action bonus pour effectuer une attaque supplémentaire, selon les règles habituelles du combat double.

Dévotion naturelle (sauf homme-ours koala). En tant qu’homme-ours, si vous suivez la classe de Druide (et si celle-ci vous permet de vous transformer en animal), vous apprenez la forme sauvage de l’ours correspondant à votre sous-race, à condition que celle-ci ne dépasse pas de plus d’1 l’ID maximal auquel vous avez le droit pour vos formes sauvages. Par exemple, si votre sous-race est Ours polaire, vous n’avez pas besoin d’observer l’animal, cette espèce est dans vos gènes. L’ours polaire étant d’un ID de 2, vous avez révélation de sa connaissance dès que vous pouvez accéder à des formes sauvages d’un ID de 1.
Cette connaissance compte en sus de celle des formes sauvages habituelles. À partir du moment où vous avez la connaissance de la forme sauvage de votre ours associé, vous pouvez l’employer.

Amélioration. Si cet ours est d’un ID inférieur ou égal à celui auquel vous pouvez prétendre via votre aptitude de forme sauvage, votre ours sera bien plus puissant que ceux de la moyenne de sa race. Considérez le tableau ci-dessous : commencez par calculer les points d’améliorations auquel vous avez droit en considérant l’ID maximal de vos formes sauvages. Ajoutez 1 à ce score. Puis retranchez-y les points correspondant à l’ID de votre ours associé.

ID	Points d’amélioration
1/8	0
1/4	2
1/2	4
1	6
2	7
3	8
4	9
Etc.	Etc. (ajoutez 5 à l’ID pour connaître le montant des points d’amélioration

Par exemple, un druide homme-ours brun a naturellement pour ours associé… L’ours brun. Il en est arrivé au stade où il peut prétendre à un ID de formes sauvages de 3 au maximum. Dans la table ci-dessus, ceci représente 8 points d’amélioration. Il y ajoute 1 point (ce qui fait 9). L’ID de l’ours brun étant de 1, il retranche 6 points (car l’ID 1 vaut 6 points dans la table ci-dessus). Au total, il a donc 3 points d’amélioration.

Pour chaque point d’amélioration au final, augmentez le score de force de la créature de 1, son nombre de dés de vie de 1 également, et sa classe d’armure de 1.

Complications. Par contre, à chaque fois que vous adoptez la forme de l’ours duquel vous êtes issu, vous êtes en prise avec votre instinct immémorial. Lorsque vous essayez de reprendre forme normale, vous devez réussir un jet de sauvegarde de sagesse (DD 15) ou attendre la fin de la durée de votre forme sauvage. A ce moment là, faites un second jet : si vous l’échouez à nouveau, vous perdez une utilisation quotidienne de forme sauvage et vous restez ours. Dans tous les cas, la forme sauvage prend fin lorsque vous êtes arrivé au bout de la durée de votre dernière forme sauvage disponible, ou que vous réussissez au jet de sauvegarde, ou que vous tombez à 0 point de vie sous forme sauvage.

En cas de 1 naturel au jet de sauvegarde, vous perdez le contrôle de votre personnage (c’est le MD qui le joue, et il le joue comme s’il s’agissait d’un ours ordinaire).

Sous-race. Les différents environnements, distants les uns des autres, qui peuvent abriter des tribus d’hommes-ours, ont donné des héritages génétiques différents. Choisissez une sous-race parmi celles présentées ci-après :

R/ua par Tr1lobyte. Quelques modifs de Snorcraff, parfois suggérées par Nodashi.