Giff (race rare)

« Le combat était terminé sur un flash. Un flash, figurez-le vous littéralement. Et un très, très grand BOUM. L’entièreté de cargaison était de barils de poudre, et ont mis eux-même le feu aux mèches lorsque les pirates les ont abordés. En tant que paiement, à ceux qui les avaient attaqués pour accroître leurs réserves d’explosifs ! »

– Capitaine Théodore, mercenaire giff.

Les giffs sont un peuple grand et large d’épaules, avec des traits semblables à ceux d’un hippopotame. Certains ont la peau lisse, tandis que d’autres ont des poils courts sur le visage et le sommet de la tête. Ils portent souvent des uniformes militaires, parfois bardés de médailles. De part leur taille impressionnante et leur apparence inoubliable, les giffs sont remarqués partout où ils vont.

Un exil mais une nation

Il y a longtemps les giffs perdirent leur monde d’origine. Ce qu’il était, ils l’ont oublié (bien que certains sages pensent qu’il se trouvait parmi les larmes de Séluné, un amas d’astéroïdes hauts dans le ciel et qu’ils l’ont vendu, ou qu’il explosa par accident). Depuis, ils n’ont cessé de voyager à travers le multivers, opérant la plupart du temps en tant que mercenaires.

En dépit de l’itinérance de leur société, leur culture est hautement structurée. Chacun des giffs la composant a un rang dans une sorte de hiérarchie militaire, hiérarchie qui fait office de nation giff.

La nation giff a des règles strictes, et des protocoles clairs pour ce qui est d’interagir avec des supérieurs, des inférieurs et même des pairs. Chacun y a un rang (militaire) précis, que seul un supérieur peut changer. Il n’y est fait nulle distinction entre hommes et femmes, qui élèvent ensemble leurs enfants, et les rangs ne dépendent pas des âges des individus, seulement de la reconnaissance de leurs actes par leurs supérieurs. Ils n’ont pas de religion propre, mais il arrive parfois qu’ils rendent un culte à certaines divinités de la guerre, particulièrement quand c’est le caprice d’un chef ou d’un individu haut placé. Ils croient que chaque être vivant du monde a un but, et que ce but est observé dans le respect des ordres, de sa place dans la société et dans le monde en général. Il est rare de voir un giff loin de son groupe de giffs, mais des exceptions existent.

Ils n’ont pas le désir de fonder un empire, mais persistent complètement en tant que nation à travers leur exil. Ils aiment voyager, n’accumulent pas de richesses dans le but de se sédentariser mais plutôt de faire montre d’une certaine aise et encore. En dehors de la nourriture et des armes à feu, ces richesses ne sont pas un fait fondamental pour eux (bien que certains aiment collectionner les armes d’hast découvertes auprès des cultures qu’ils ont approchées pendant leurs voyages). 

Conteurs populaires

Questionner un giff sur sa tenue, particulièrement lorsqu’elle aborde insignes et médailles, revient toujours à s’exposer à de riches récits de guerre, souvent imagés, mais aboutissant presque toujours à justifier cette tenue par le caractère exceptionnel de ses actes, que ce soit le mérite, les circonstances ou la chance qui y ait présidé. Cette espèce de concupiscience masquée, auto-justifiée,  aime se cacher derrière des attitudes solennelles, comme des vêtements officiels tirés à quatre épingles, une élégante pratique de la pipe, le port du monocle, et un certain nombre d’accessoires de pure esbroufe, parmi lesquels macarons et rubans moirés figurent en bonne place chez les plus importants d’entre eux. Il n’y a rien de particulièrement carnassier chez eux (d’ailleurs, les giffs sont presque essentiellement herbivores ; en dépit de la taille de certaines de leurs dents, ils ne mangent pas de viande ou seulement en de rares occasions) mais il y a définitivement chez eux quelque chose de nombriliste, collectivement entretenu – la nation n’étant que la somme et le moyen des nombrils individuels.

Pourtant, du fait de leur itinérance et de leurs missions de mercenariat, les giffs se rencontrent souvent au milieu d’autres peuples. Quand l’un d’eux est isolé, son contingent n’est généralement pas loin. Raconter des histoires est une riche tradition parmi eux, et il n’est pas rare de voir un giff raconter ses exploits passés devant une foule ravie. Pour peu d’y être un peu suscité, il y prendra un grand plaisir, ménageant ses effets et faisant montre d’un sens aigu de la formule et de l’anecdote.

Avoir un giff amical à proximité lorsqu’une bagarre de taverne éclate peut également être utile, car un giff peut généralement tenir le coup lorsque des réjouissances agréables se transforment en coups de poing.

L’amour des explosions… Non-magiques

Il y a une chose qu’un giff aime plus que la hiérarchie militaire (hiérarchie dont la grandeur justifie la sienne, et vice-versa), et cette chose, c’est la poudre à canon (et tout ce qui y a recours en général). Les jeunes giffs reliés à l’antique nation sont éduqués à l’usage des pistolets pratiquement dès qu’ils savent se tenir debout, et apprennent le tir au mousquet dès qu’ils ne tombent plus du recul de l’arme. C’est une tradition pour les membres de leur famille que de leur offrir une grenade pour leur passage à l’âge adulte, généralement longs discours et grandes pompes, pompes dont les employeurs, les supérieurs et les autorités de ses parents sont les figures d’honneur, rivalisant à l’occasion de discours vertueux, d’attitudes nobles et solennelles, et d’amicales condescendances.

Malgré leur amour pour les explosions puissantes et les flashs aveuglants, les giffs sont ambivalents à l’égard de la magie. Leur exacte attitude envers elle dépend de chacun d’entre eux, mais le fait est qu’il est très rare qu’un giff apprenne à lancer des sorts. Ceux qui le font sont généralement assignés à des rôles qui les empêchent de gravir les échelons sociaux, et on ne tient pas grand cas de leur parole. La seule exception pour eux est la magie qui permet de voyager entre les mondes.

Aventuriers de naissance, indépendants forcés

Du fait du destin de leur nation, les giffs sont nés aventuriers, mais leur structure sociale et leur dévotion à elle font que peu d’entre eux sont intéressés à vivre des aventures hors de celle-ci. À la place, les giffs qui veulent bouger le font généralement d’un contingent à un autre, ou d’une mission en cours à une autre, particulièrement lorsqu’une nouvelle tâche promet un honneur aisé. Ils n’ont pas plus de solidarité entre eux que cela, simplement ils sont attachés à l’idée de leur nation dans son ensemble. Le fait est que, bien qu’ils ne soient pas des lâches, ils n’auront pas honte de s’assurer qu’ils auront les moyens nécessaires pour accomplir une mission, quitte à en laisser une sur le tas lorsqu’ils en ont le choix (ce qui dépend souvent de leur rang).

La plupart du temps, lorsqu’un giff s’aventure avec des personnes d’une autre race, c’est donc qu’il aura été exilé, ou qu’il aura choisi de se fixer quelque part pour une raison ou une autre (l’amour par exemple, qui n’est pas discuté chez eux), et qu’il aura alors été « contraint par le destin ». Les giffs lanceurs de sort, en manque de considération par les leurs, sont ceux qui sont le plus enclins à rejoindre des groupes d’aventuriers plus disparates.

UNE REMISE EN QUESTION DIFFICILE

L’hypocrisie générale masquée par les grands discours de la société giff produit un certain déni envers les actes de couardise ou de défection accomplis en son sein, mais lorsque un tel acte conduit à un échec manifeste, elle n’hésite pas à prononcer l’exil. Quelque fois même lorsque l’échec n’est pas dû à la couardise du condamné, mais bien plutôt à l’incompétence de certaines figures mieux considérées. Il est cependant très rare qu’un giff décide de lui-même de critiquer sa société. Les exilés eux-mêmes commencent à peine à avoir un jugement sur elle bien après que leur sanction fut prononcée, et encore, selon la chance des rencontres qu’ils feront et leur capacité à aimer la vie en général (capacité qui, une fois leur orgueil tombé, est moins rare chez eux qu’on peut le croire).

Noms giffs

Beaucoup de giffs se font nommer en commun, dans la mesure où leur propre langue est difficile à pronnoncer pour tous ceux qui ne sont pas de leur peuple. Les noms qu’ils se choisissent alors sont souvent ceux issus des classes supérieures, comme Algernon, Constantin ou Horace pour un homme, Béatrice, Elizabeth ou Ophélia pour une femme.

G OU J ? UNE DISPUTE

Les giffs se divisent en deux camps en ce qui concerne la façon dont leur nom doit être prononcé. La moitié d’entre eux le disent avec un g dur, l’autre moitié avec un g doux. Les désaccords sur la prononciation correcte se transforment souvent en rancunes, en disputes bruyantes et en concours de coups de tête, mais ils dégénèrent rarement au-delà.

Traits

En tant que Giff, vous avez les traits raciaux suivants.

Ajustement de caractéristique. Votre Force augmente de 2 et votre Constitution augmente de 1.

Age. Les giffs grandissent et vieillissent un peu plus vite que les humains. Vous avez une espérance de vie de 70 ans environ.

Alignement. Du fait de leur vision idéalisée de leur société, la plupart des giffs n’ont pas plus de considération pour le mal que pour le bien, mais entretiennent une dévotion toute particulière pour leurs codes, cérémonials, leur honneur et leurs règles. Beaucoup d’entre eux sont loyaux neutres, mais cela n’exclut pas qu’un individu, au fur et à mesure de ses expériences et de leurs interactions avec sa personnalité, puisse trouver une voie plus sombre, plus claire ou tout simplement plus libre.

Taille. Vous mesurez entre 2,15 m et 2,45 m, pour un poids compris entre 220 et 360 kilos. Votre taille est Moyenne (M).

Vitesse. Votre vitesse de base est de 9 mètres et vous avez une vitesse de nage égale à votre vitesse de base moins 1,5 mètre.

Gros dommages. Comme un hippopotame dans un magasin de porcelaine, vous êtes naturellement doué pour endommager les choses. Une fois par tour, lorsque vous obtenez un 1 sur un dé de dégâts lors d’une attaque au corps à corps, vous pouvez relancer le dé et utiliser le nouveau résultat.

Gabarit d’hippopotame. Vous bénéficiez d’un avantage aux tests de Force et aux jets de sauvegarde de Force. De plus, vous comptez comme une taille plus grande pour déterminer votre capacité de charge et le poids que vous pouvez pousser, traîner ou soulever.

Langues. Vous parlez, lisez et écrivez le Commun et le Giff, un langage bourru qui recourt à un large éventail de sons aigus et graves. C’est la langue d’origine de votre peuple, mais les vôtres ont appris depuis longtemps à utiliser le commun pour communiquer et échanger avec d’autres races.

MAXIMES ET FAITS CONNUS

« Un passe-temps favori, sujet préféré des conversations mondaines : l’entretien de leur armure. »

« Les giffs sont très demandés en tant que guerriers, mais ils insistent pour ne servir que dans des unités exclusivement composées de giffs. Ils se font payer en armes, en nourriture et en poudre à canon, et demandent presque toujours de jouir de leurs propres quartiers. »

« Un giff tire une grande satisfaction et un grand orgueil à honorer les ordres qu’il reçoit. Sa personnalité, il l’exprime dans la manière dont il les honore, et la cache dans le rapport qu’il en fait. »

« Un giff tient toujours ses promesses, mais n’en fait jamais à d’autres qu’à ceux qu’il considère comme ses employeurs. »

« Un giff craint toute créature plus grande que lui et émet souvent des complaintes sur la faiblesse des créatures plus petites que lui »

« Le seul ordre qu’un contingent giff placé au service d’une cause mercenaire refusera jamais, c’est celui de se battre contre d’autres giffs. Ils exigent toujours une clause aux contrats qu’ils signent, stipulant expressément cela. Dans tous les cas, si cela devait quand même arriver, chaque camp se retire du combat. »

« Les giffs adorent les luttes de taverne, mais il est important de ne jamais dégainer une arme face à eux, à moins de vouloir leur exprimer qu’il s’agit d’un combat à mort. »