L’Homme-poisson

« Regarde, dit-elle. Regarde là haut. Un vaisseau des hommes de la terre ! »

Nosaée leva les yeux avec réticence dans la direction pointée avec enthousisame par Iren. Mais celle-ci ne sembla pas y porter d’importance. « Allons-voir, déclara-t-elle joyeusement. J’ai toujours rêvé de voir à quoi ressemblaient les habitants de la surface. » « Non, gémit faiblement Nosaée, mais c’était trop tard. Sa sœur ne l’écoutait plus.

Ivrin D’éhahel, Habitant de la surface.

Humanoïdes aquatiques dotés d’un corps humain au dessus de la ceinture et de celui d’un poisson en-dessous, les hommes-poissons ornent leur peau et leurs écailles de coquillages, mais aussi de bijoux qu’ils trouvent parfois dans les épaves des navires des mystérieuses gens de la terre.

Un peuple répandu mais sauvage

Les tribus et les royaumes des hommes-poissons s’étendent à travers le monde entier et ils sont aussi variés que les humains de la surface en matière de pigmentation, de culture et de perspectives. Les terriens et les hommes-poissons se rencontrent rarement, presque toujours par le hasard de circonstances forcées, comme une tempête, ou la perdition d’un navire loin de chez lui. Mais bien des marins racontent, les yeux brillants, des romances avec ces créatures sur les bancs de sable d’îles lointaines.

Sous l’eau, les hommes-poissons n’ont pas les matériaux nécessaires ni les moyens pratiques indispensables pour forger des armes, écrire des livres et consigner des connaissances ou façonner la pierre afin de dresser des bâtiments et des villes. Ils vivent donc généralement en petites tribus de chasseurs et de cueilleurs, chacune possédant des valeurs et un credo propres. Il leur arrive, mais rarement, de s’unir sous les ordres d’un chef unique, pour affronter une menace commune ou terminer une conquête. Une telle alliance peut donner naissance à un royaume sous-marin durable dont les dynasties se prolongent pendant des siècles.

Une vie proche de la nature

Les hommes-poissons construisent leurs communautés dans de vastes cavernes sous-marines, des labyrinthes de corail, les ruines de villes englouties ou au cœur de structures qu’ils creusent dans le plancher océanique. Pour la plupart, ils aiment surtout les eaux suffisamment peu profondes pour suivre le passage du temps grâce à la lueur du soleil qui brille dans les eaux et tour à tour disparaît au rythme des nuits, même si quelques espèces plus rares habitent authentiquement les profondeurs. Dans les récifs et les tranchées qui jouxtent leurs colonies, les hommes-poissons récoltent du corail et cultivent les fonds marins où ils élèvent des bancs de poissons comme les bergers de la terre ferme élèvent des moutons. Il est bien rare que les hommes-poissons s’aventurent dans les sombres profondeurs de l’océan, mais là tout comme dans leurs cavernes sous-marines, ils comptent sur la lumière de la faune et de la flore bioluminescentes, comme les méduses dont les lents mouvements rythmiques donnent une esthétique étrangère aux villages sous-marins. Quelques sous-espèces plus rares vivent le long du talus continental, en descendant vers les profondeurs, et certaines rencontres sont possibles. Il s’agit alors plutôt d’individus solitaires, et ils font l’objet d’histoires de la part des hommes-poissons de la surface. Une espèce enfin habite les ténèbres abyssales, mais les contacts sont rares, et la plupart des hommes-poissons n’en n’ont jamais entendu parler.

Les hommes-poissons défendent leur communauté avec des lances faites des matériaux qu’ils récupèrent dans les épaves, sur les plages et sur les créatures marines décédées.

Image par migmademedia

Une origine controversée

Les hommes-poissons font l’objet de nombreux mythes parmi les peuples de la surface. Une légende raconte qu’il y avait une prêtresse d’une divinité de la mer que les hommes de son propre village avaient trahie. Acculée, elle se rendit au puits où elle avait pris l’habitude depuis son enfance de prier la déesse avant de remplir son sceau et de retourner dans sa communauté. Une fois de plus, elle y pria la divinité marine ; on dit alors que du puits l’eau monta, et noya le village. La déesse, qui l’avait prise en considération, lui donna une queue de poisson et la faculté de respirer sous l’eau afin qu’elle réchappe à la punition du village – et ainsi naquit la première de ce peuple.

Mais sous la surface, parmi le peuple de la mer, on raconte une toute autre histoire. Celle d’une femme qui fuyait quelque sombre ennemi qui empoisonnait l’eau. Elle implora les dieux pour en réchapper, et ils lui accordèrent la faculté de marcher à la surface, en l’espèce de jambes de femme. Celle-là était la première des femmes de la surface.

Une autre rumeur court parmi les marins selon laquelle le peuple des mers serait descendant d’elfes fabuleux de jadis, dont les royaumes s’étendaient en îles extraordinaires, entourées de brume, et qui furent submergées au cours d’une catastrophe. D’autres font plutôt état de royaumes côtiers que les elfes auraient fui, et auraient été changés en hommes-poissons par les divinités qui veillaient sur eux afin qu’ils puissent échapper à leurs poursuivants. Mais cette prétendue origine elfique est contredite d’une part par le fait qu’il existe des elfes des mers, et d’autre part par celui que les hommes-poissons n’ont rien d’elfique, aussi merveilleux puissent-ils paraître aux habitants de la surface.

On pourrait peut-être trouver une part de vrai dans la rumeur cependant, liée à la ressemblance des hommes-poissons avec les sirènes, qui elles sont des fées authentiques. Cette légende contient peut-être une part de vrai, mais elle s’appliquerait alors mieux aux sirènes qu’aux hommes-poissons.

Ci-dessous : Les sirènes, qui sont des fées (certains en font même des faunes), sont souvent confondues avec les femmes-poissons qui elles sont de nature plus “humaine”. Les sirènes étant d’une nature complètement étrangère à la nôtre, elles ressemblent paradoxalement davantage à des femmes de la surface que la plupart des femmes-poissons. Ces dernières ont souvent des traits qui évoquent les animaux marin : une teinte de peau bleutée, de multiples voiles, des piquants, etc., là où les sirènes n’ont rien de cela : une ressemblance comme en miroir à une femme, telle une diablerie des fées.

Nombre d’auteurs ont pu dire la sirène immortelle, et c’est peut-être vrai. Dans certaines religions, on dit qu’elles naissent des regrets, voire des âmes, des marins morts. En français, on utilise le terme grec pour la désigner, mais ce terme n’est pas adapté : les sirènes grecques étant des femmes-oiseaux, proches des harpies en fait (d’où la capacité de chant de ces dernières). Il vaudrait mieux utiliser le terme nordique de Mermaid, mais l’existence d’un Merfolk (peuple poisson, les hommes et femmes poissons en fait) a rendu ce terme adéquat à la fois pour la sirène et la femme-poisson.

On a pu dire que les hommes-sirènes sont les tritons, mais c’est complètement faux, les tritons constituant une race à part, reconnaissable à ses deux jambes (ou membres marins équivalents). Pour compliquer le tout, il existe des sirines, fruit de l’union entre une sirène et un humain, et qui elles ressemblent trait pour trait à une humaine. Seules les sirènes sont dotées du fameux chant. Certaines de ces fées sont extrêmement dangereuses, craintes autant par les hommes-poissons que par les peuples de la surface, et la plupart sont pour le moins ambiguës ou incompréhensibles.

Image par Fading_Memories

Noms hommes-poissons

Les membres du peuple des mers utilisent généralement leurs prénoms pour se désigner entre eux, mais lorsqu’ils ressentent le besoin de bannir toute ambiguïté, ils lui adjoignent parfois le nom de leur clan ou de leur tribu. Dans la plupart des cas, ce nom de clan n’est pas utilisé lors des présentations, sauf lorsqu’ils l’estiment vraiment nécessaire, comme lorsqu’ils ont affaire à une autre tribu.

Noms féminins : Ariel, Kilmie, Korra, Iren, Moéa, Nosaée, Portia, Vesta, Yséa, Zégana

Noms masculins : Aldem, Avris, Kran, Korma, Kosul, Kyron, Midus, Pvorsa, Salas, Tairand, Typhon

Noms de clan : Corail taillé, Coquillage châtoyant, Hareng froid, Travailleurs de l’Épave, etc.

Traits

Ajustement de caractéristique.  Votre valeur de Dextérité augmente de 1, et votre valeur de Constitution augmente de 1 également.

Age. Les enfants des mers grandissent comme ceux des humains, atteignant l’âge adulte vers 20 ans. Ils vivent cependant beaucoup plus longtemps que les humains, dépassant souvent les 180 ans.

Alignement. À l’instar des humains de la surface, le peuple des mers peut avoir un grand spectre d’idéaux et de comportements. La plupart tendent vers le Neutre cependant, en raison de leur vie sauvage, proche de leur environnement.

Amphibie. Vous respirez aussi bien l’air que l’eau.

Vitesse. Votre vitesse de base au sol est de 3 mètres, et, dans cette situation, vous êtes toujours considéré comme à terre. En revanche, vous avez une vitesse de nage de 12 mètres.

Langues. Vous parlez, lisez et écrivez l’Aquan et un autre langage de votre chois (la plupart du temps le commun)

Variantes raciales. Les hommes-poissons sont bien plus qu’un seul et unique peuple. Cette race hautement adaptable est présente dans tous les océans du monde. Elle présente de nombreuses variations de traits, de taille, de coloration, de culture et de religion à l’instar de ses équivalents de la surface. Mais, malgré qu’il existe de nombreuses différences entre les membres de deux variantes raciales distinctes, les hommes-poissons ont tendance à se considérer comme un seul peuple. La notion de tribu est pour eux plus importante que celle de variante raciale, et il leur arrive d’attribuer les traits de telle variante à sa tribu plutôt qu’à celle d’une espèce particulière, comme le font du reste la plupart des humains, des nains ou des elfes. Choisissez une des variantes raciales ci-dessous.

LA SEXUALITÉ DES SIRÈNES ET DES HOMMES-POISSONS

Nombre de légendes font état de rapports amoureux entre des des hommes-poissons et des humains de la surface. On peut se demander comment cela est possible. Certains rapportent des analyses de squelette d’hommes et de femmes-poissons, qui auraient montré que leurs os étaient semblables à ceux d’humains de la surface de la tête jusqu’aux genoux, et non jusqu’à la taille seulement. Ainsi, même si le peuple des mers dispose d’une queue de poisson à partir du bas de sa taille, leur morphologie resterait humaine (quoique dissimulée) jusqu’à leurs genoux. Ce ne serait qu’à cet endroit là qu’ils se mettraient à différer, leurs genoux fusionnant en un seul, qui se prolongerait en arrête de poisson jusqu’à l’extrémité de leur queue.

Ces observations seraient également valables pour les sirènes, même si la plupart du temps leur amour est feint, le plus souvent dans un esprit ludique. Un esprit ludique qui, allié à leur attractivité, les rend redoutables pour tout mortel incapable de faire la différence entre ses désirs et ce qu’il a en face de lui…

Image par robrey

Homebrew de Rich Howard (sur Tribality). Traduit et adapté par Snorcraff (en s’appuyant sur diverses sources).