Thri-kreen (race non-commune ou rare, selon les environnements)
“Celui-là ne parle pas avec les molles carapaces frémissantes qui se prélassent toute la nuit. Celui-là pourrait vous manger, oui ; mais celui-là ne parle jamais.”
– Tu’ tochuk, le soir de son accès à la télépathie.
Les thri-kreens parcourent les savanes et les déserts en évitant soigneusement les autres races.
Hommes-mantes
Les thri-kreens ont des traits insectoïdes et deux paires de bras. Leurs corps sont enfermés dans une chitine protectrice. Ils peuvent modifier la coloration de cette carapace (blonde, verdâtre, ocre ou grise) pour se fondre dans leur environnement naturel. Leur tête arbore deux larges yeux à facettes, et leur bouche est flanquée de mandibules (parfois impressionnantes chez certains individus), elles-mêmes entourées de palpes qui leur servent à goûter. Les mâles et les femelles sont presque impossibles à distinguer physiquement.
Les thri-kreens ne portent généralement que des vêtements sommaires, mais aiment se façonner des sortes de harnais pour transporter nourriture, outils et armes. Ils peuvent porter des protections (partielles principalement), et beaucoup arborent des bracelets ou des anneaux. Ils fixent généralement ces derniers directement à leur chitine, en perçant celle-ci, ce qui requiert le travail d’un de leurs artisans chevronnés.
Chasseurs et vagabonds
Les thri-kreens apprécient les climats chauds et secs, même s’ils peuvent se débrouiller sous des latitudes plus tempérées. Ils préfèrent les paysages arides et ouverts capables de leur fournir des éléments de camouflage, comme des plantes grasses, des dunes de sable, des rochers. On les rencontre donc surtout dans des savanes, des désolations ou des déserts : des endroits que d’autres jugeraient inhabitables. L’un de leurs lieux d’habitation les plus connus est l’est du Shaar, mais ils existeraient aussi ailleurs, des légendes rapportant leur existence jusqu’à Maztica, où “ils se nourriraient de pierres précieuses “. Ils vivent en bandes dans ces terres sauvages, assimilables à de petites tribus, avec une bonne organisation de groupe, mais sans grande hiérarchie. L’activité
principale de ces bandes est la chasse. Ils considèrent toute autre créature vivante comme une source de nourriture potentielle et apprécient tout particulièrement le goût de la chair elfique. Mais ils restent des êtres intelligents : si la créature peut servir à autre chose qu’à se nourrir, un thri-kreen a peu de chances de l’attaquer à vue. Un thri-kreen attaque pour assurer sa survie, jamais pour le sport. Avant que leurs prélèvements ne mette en danger les capacités de renouvellement d’un territoire donné, ils en changent. Ainsi sont-ils régulièrement en déplacement.
Quand ils chassent, les thri-kreens utilisent leurs capacités de camouflage pour approcher leur proie et l’observer sans se faire repérer. Ils prennent toujours le temps de préparer leur assaut, certains usant parfois de capacités psioniques sur eux-mêmes pour augmenter leurs attaques et leurs défenses. Une fois cela fait, ils fondent brutalement sur leur proie au moyen de leur vitesse et de leurs capacités de saut. En plein cœur de la mêlée, ils peuvent se révéler des tourbillons de violence et de résilience, notamment grâce à un armement spécial, manufacturé par eux et adapté à leur physiologie. Si, malgré tout le combat tourne mal, ils se retirent presque aussi soudainement, utilisant leur camouflage pour s’embusquer une fois de plus.
Solidarité de génération
Les thri-kreens naissent d’œufs. Tous ceux qui éclosent lors de la même génération forment ce qu’on appelle une ponte, quelle que soit la mère de chacun, le moment exact où ils ont été pondus ou celui où ils sont nés. Protégés indifféremment par l’ensemble des individus de la ponte précédente, ils grandissent dans une grande liberté et forment entre eux des liens plus forts qu’envers la génération précédente. Les membres de cette dernière, volontairement distants, finiront par devenir un lot de souvenirs lointains pour eux, confondus à des éléments de paysage, parfois ponctuellement prégnants. Il n’y a pas de codes relatifs à l’union dans la société thri-kreen : celle-ci résulte d’un acte libre entre membres d’une même ponte (l’égalité étant de mise chez eux), répété ou non, et ne force pas à un lien plus fort que l’amitié. Il n’y a pas de communautés thri-kreen permanentes : si des thri-kreens d’une génération donnée en rencontrent d’autres de la même génération, ils s’adopteront comme membres de la même ponte. Les générations ne se côtoient que le temps d’élever les jeunes.
Les parents thri-kreens sont obsédés par la chasse et peuvent laisser les petits entre eux une journée entière.
Lorsqu’ils ne chassent pas, ils fabriquent des armes, enseignent à leurs petits et fabriquent des sculptures transportables (qu’ils laisseront sur place ou offriront en cadeau facilement).
ISOLATIONNISTES
Sans surprise, c’est assez difficilement que les thri-kreens échangent avec d’autres peuples. Pour ne pas être réduit à cela, ils évitent généralement ce qui engendrerait des situations conflictuelles avec eux, se contentant d’exister de façon limitrophe, ou partageant leur territoire sans grandes histoires. Ils tendent à respecter les rôdeurs des autres races, et évitent les colons. Ils se montrent même capable de recevoir des émissaires à l’occasion, particulièrement lorsqu’ils émanent d’une culture proche de la nature.
La communication des thri-kreens
Les thri-kreens emploient un langage dépourvu de mots. Pour exprimer une émotion ou une réaction, un thri-kreen claque des mandibules et agite ses antennes selon un mode compliqué – exprimant ainsi auprès de ses semblables ce qu’il pense ou ressent. Les autres créatures ont bien du mal à interpréter cette méthode de communication et sont incapables de la reproduire. Quand un thri-kreen est obligé d’interagir avec des créatures appartenant à d’autres espèces intelligentes, il se rabat sur des méthodes de communication alternative. Par exemple, à l’aide de dessins tracés sur le sable (souvent avec une vitesse stupéfiante) ou avec des brindilles ou des brins d’herbe.
Une vie courte et insomniaque
Une dernière caractéristique remarquable des thri-kreens est qu’ils ne dormant pas. Ils reconstituent leurs réserves en se ralentissant, effectuant sporadiquement des activités légères tout en restant alerte à tout ce qui se passe autour d’eux. On dit que c’est à cause de cette incapacité à dormir qu’ils ont une espérance de vie si réduite : ils ne dépassent généralement pas les 35 ans.
À cause de cela, les thri-kreens ont des difficultés à comprendre le sommeil des autres humanoïdes. Un thri-kreen qui s’intègre dans un groupe d’aventuriers variés peut réveiller régulièrement ceux-ci pendant un certain temps, gêné par ce qu’il interprète comme une paresse récurrente, avant de comprendre qu’il s’agit de quelque chose contre lequel il ne peut pas aller.
Plus psionistes que magiciens
Les Thri-kreens n’ont pas de dispositions naturelles pour la magie. Non seulement un lanceur de sorts qui utiliserait les forces de son environnement pour ses besoins propres choquerait leurs croyances et leurs conceptions de l’existence, mais encore leur manque de sommeil et leur individualisme les feraient vite rejeter les études longues et compliquées que nécessitent la plupart du temps l’apprentissage de la magie. Même les ensorceleurs sont rares parmi eux : dompter une nature extraordinaire en soi est un concept totalement éloigné de leur culture.
En revanche, les thri-kreens voient le psionisme et l’activité manifestée de leur esprit comme une part naturelle de leur existence. Certaines bandes utilisent la télépathie pour coordonner leurs efforts lors de la chasse, et quelques-uns d’entre eux utilisent la puissance de leur mental pour renforcer leurs prouesses martiales. Quel que soit le chemin qu’ils empruntent pour développer cette puissance, il semblerait qu’ils n’ont pas besoin de fournir d’efforts de compréhension ou d’études particulières : elle leur viendrait d’une forme de mémoire ancestrale. Un des bénéfices secondaires de cette facilité pour le psionisme est la découverte d’une capacité facilitée à échanger avec les peuples limitrophes au moyen de la télépathie.
RELIGION
Les thri-kreens n’ont pas la moindre dévotion pour aucun dieu, mais ils tiennent la nature et chaque élément qui la composent comme la manifestation d’une forme de sagesse primordiale. Ils font parfois référence à une mémoire des ancêtres qui les guideraient à travers certains moments difficiles, et ces évocations semblent surgir au hasard, comme une pensée qui leur traverserait l’esprit, presque mélancoliquement. Certains rendent parfois grâce au Grand ou à la Grande, qui est en fait un syncrétisme de plusieurs membres d’une ponte légendaire enfouie dans l’histoire. D’autres au Lotus éternel, faisant référence à quelque chose de lié à l’histoire de cette ponte, dont ils aiment parfois dire qu’elle est venue d’ailleurs.
Des émotions limitées ?
Les thri-kreens ressentent la même palette d’émotion que les humains mais sont moins enclins aux épanchements. Les individus dotés de pouvoirs psioniques font souvent montre d’un éventail plus
large, surtout s’ils résident ou voyagent en compagnie d’humains, ou d’autres créatures émotives un certain temps. Cette interprétation pourrait venir de la difficulté à communiquer avec eux.
Les thri-kreens deviennent aventuriers pour différentes raisons, pas toujours explicites pour leurs compagnons. Si la plupart d’entre eux montreront leur enthousiasme face à de nouveaux défis et de nouvelles tactiques pour chasser une nouvelle proie, c’est parce qu’ils auront tendance à considérer l’univers entier sur le même modèle que le leur. Individus libres mais habitués à travailler en groupe, ils n’ont généralement pas à forcer cet enthousiasme. Beaucoup plus compliqué sera de savoir pourquoi ils se trouvent ici à ce moment là, même s’ils finissent rapidement par faire partie du décor. La plupart du temps, il s’agit d’un drame qui les a séparé de leur ponte, ou bien d’une mission d’éclairage pour laquelle il n’était pas possible qu’ils soient accompagnés. Peut-être que pour eux, ce qui leur vient de leur passé ne disparaît jamais vraiment, se confondant avec la nature elle-même qui hier participait à leurs bons souvenirs.
Les comportements des autres humanoïdes, particulièrement dans un groupe d’aventuriers, peuvent leur sembler inutilement complexes. La vie d’un thri-kreen est simple : chasser, se déplacer quand l’abondance de proies est affectée, et n’emporter avec soit que ce que l’on peut transporter. Un thri-kreen n’accorde que peu de valeur aux possessions, à l’exception de celles qu’il pourrait remettre aux jeunes restés en arrière, ou qui amélioreront sa chasse ou son apparence, ou bien celles d’un proche. Ils méprisent profondément les trésors qui imposeront un mode de vie sédentaire pour être conservés. Mais les thri-kreens emportent leur vision du monde partout où ils vont et quoi qu’il advienne. Ils iront jusqu’à considérer des membres d’autres races comme compagnons de ponte lorsqu’ils sont loin de la leur, ou que celle-ci leur est inaccessible. Ce lien est le plus profond et porteur de la plus grande joie pour eux, particulièrement lorsqu’il s’exerce en pleine vie. Ils se préoccupent de rendre des services aux gens de leur entourage régulier, des services liés à leurs préoccupations parfois même lorsque leurs intérêts divergent, ou que ces services puissent avoir des conséquences. Ils ont du mal à saisir les règles sophistiquées qui règnent entre les individus des sociétés sédentaires, et peuvent sembler aux yeux de qui ne comprend pas leur culture manquer de dévotion, d’honneur ou de loyauté sur de cruels quiproquos. De façon plus objective, ils paraissent ne se soucier que peu de l’avenir immédiat : leur effort est dans le présent, ou dans la trace lointaine qu’ils laisseront. Ils ne semblent pas avoir d’autres attentes que cette mentalité devienne contagieuse.
Noms thri-kreens
Il n’y a ni surnoms, ni nom de famille, ni même de noms genrés chez les thri-kreens.
Les noms typiques sont Chak-tha, Chit’al, Drik-chkit, Gulnik, Kacht-ta, Kat’chka, Kiktul, Klaktuk, Krik, Pak’cha, Pik-ik-cha, Pok, Ptekwe, Tak-tha, Tal’tich, Tilnak et Tik-tik.
Traits
En tant que thri-kreen, vous avez les traits raciaux suivants.
Type créature monstrueuse (ou monstruosité, ce sont des synonymes).
Dans DD5, les types de créature n’ont pas de règles spécifiques liées, mais certaines règles du jeu affectent les créatures de certains types de différentes manières. Par exemple, la description du sort soins spécifie que le sort ne fonctionne pas sur une créature de type créature artificielle ou mort-vivant.
Ajustement de caractéristique. Votre valeur de Dextérité augmente de 2.
Age. Votre âge correspond au tiers de celui d’un humain du même stade de vieillissement que vous. Par exemple, si un humain est adolescent vers 12 ans, l’adolescence d’un thri-kreen commence vers 4 ans. Et s’il est adulte vers 21 ans, un thri-kreen l’est vers 7 ans.
Votre espérance de vie est comprise entre 29 et 35 ans.
Alignement. Libres, étrangers aux considérations sophistiquées des autres races, beaucoup de thri-kreens sont chaotiques neutres.
Taille. Un thri-kreen mesure entre 1,40 et 2,10 mètres, pour un poids compris entre 45 et 170 kilos. Votre taille est Moyenne (M).
Vitesse. Votre vitesse de base est de 10,5 mètres.
Sauteur. Lorsque vous sautez sans élan, vous êtes capable de franchir la même distance qu’avec élan. Cette distance est augmentée de 3 mètres pour un saut en longueur, et de 1,5 mètre pour un saut en hauteur. N’oubliez pas que le saut vous coûte du mouvement (cf chapitre 3 du document Règles).
Vision dans le noir. Vous pouvez voir à 18 mètres dans une lumière faible comme vous verriez avec une lumière vive, et dans le noir comme vous verriez avec une lumière faible. Dans le noir, vous ne discernez pas les couleurs, uniquement des nuances de gris.
Carapace de caméléon. Tant que vous ne portez pas d’armure, votre carapace vous donne une Classe d’armure de base de 13 + votre modificateur de Dextérité.
Par une action, vous pouvez changer la couleur de votre carapace pour qu’elle corresponde à la couleur et à la texture de votre environnement, ce qui vous donne un avantage aux jets de Dextérité (Discrétion) effectués pour vous cacher dans cet environnement.
Adapté aux climats chauds. Vous êtes naturellement adapté à la chaleur, comme le détaille la rubrique Conditions climatiques hostiles de la section consacrée à l’Environnement du chapitre 3 du document Règles.
Cependant, vous êtes soumis aux dangers du Froid dès que la température extérieure est de 0° ou moins, et à partir de -20°, le DD des jets de sauvegarde pour résister à cette condition climatique hostile passe à 15 pour vous.
Bras secondaires. Vous avez deux bras secondaires légèrement plus petits au-dessous de votre paire de bras principale. Les bras secondaires fonctionnent comme vos bras principaux, avec les exceptions suivantes :
- Vous pouvez utiliser un bras secondaire pour manier une arme qui a la propriété légère, mais vous ne pouvez pas utiliser un bras secondaire pour manier d’autres types d’armes.
- Vous ne pouvez pas utiliser un bouclier avec un bras secondaire.
Revitalisation sans sommeil. Vous n’avez pas besoin de dormir et pouvez choisir de rester conscient pendant un repos long, même si vous devez toujours vous abstenir de toute activité intense pour profiter du repos (seule les activités de repos long vous sont autorisées). La durée de cette période d’activité ralentie reste la même que celle des autres races.
Si vous subissez un effet qui vous force à dormir, vous observez ce type de sommeil léger pour sa durée (plutôt que le sommeil des humains par exemple).
Langues. Vous parlez le Kreen. Le Kreen est très différent du langage des autres races intelligentes. Il n’a pas d’écriture, et vous ne savez ni lire ni écrire, mais cela n’interdit pas que vous puissiez apprendre ultérieurement.
Vous n’avez ni lèvres ni langue, et vous ne pouvez pas prononcer d’autres langues autrement que par des moyens magiques, même si vous les apprenez. De la même manière, votre langue peut être comprise par qui l’apprend, mais si ce n’est pas un thri-kreen (ou qu’il n’use pas de moyens magiques), il ne pourra pas la parler.
Un thri-kreen est capable de manier jusqu’à 4 plumes, pinceaux ou baguette de bois à la fois, tout en les dirigeant sur des tracés différents et indépendants, ce qui lui permet de dessiner 4 fois plus rapidement. Si vous apprenez à écrire, vous pourrez parfaitement dessiner en même temps.